La Sainte Rose
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Au début du XIIe siècle, Elisabeth, religieuse de l'abbaye royale de Chelles, très tôt surnommée Rose, fonde un prieuré à Rozoy dit le Vieil. D'après une ancienne bénédictine de Chelles qui a laissé une histoire manuscrite de son couvent, Elisabeth serait fille du comte Robert (ou Rodolphe) de Crépy et de la comtesse Adèle de Bar. Elle obtient de ses parents d'entrer au monastère de Chelles, près de Paris, où le rayonnement de sa foi émerveille ses compagnes. Mais Elisabeth souhaite se retirer dans une retraite plus profonde. Accompagnée de deux religieuses, elle se rend à Château-Landon. Le seigneur du lieu, frappé de leur piété et de la sainteté de leur entreprise, leur accorde un lieu propre à leurs saints désirs, appelé Rozoy, au diocèse de Sens.

Lassées par la rudesse du lieu, les deux compagnes de Rose regagnent bientôt leur monastère de Chelles ; abandonnée de ses sœurs, Rose, dit-on, aurait habité le creux d'un vieux chêne pendant trois années ne s'y nourrissant que de racines d'arbre et d'un peu de pain d'orge. L'histoire du Chêne de Rose n'est pas étrangère à l'environnement païen du lieu. Sur les communes voisines de Pers et Chevannes se dressent encore quelques mégalithes et polissoirs. Le Chêne d'Elisabeth rappelle le chêne sacré, temple même de la divinité pour les Gaulois, et qui était censé rendre des oracles. La légende du Chêne des Sept Frères en forêt de Montargis atteste d'un culte gaulois dans la région. Survivance du culte gaulois assimilé dans la tradition chrétienne : Rose s'installe tout auprès de l'arbre sacré.

Près du chêne d'Elisabeth jaillissait une source. Comme l'arbre, la source est objet de culte. Toutes sortes de superstitions y sont attachées. Longtemps on invoqua la source de Sainte Rose pour demander la pluie, la fécondité des terres, du bétail, des femmes...

A l'ermitage de Rose succéda vite un prieuré et bientôt un monastère florissant.
Rose mourut le 13 décembre 1130.

En 1164, une bulle du pape Alexandre III dota l'abbaye de divers biens. Ruinée par les Anglais vers 1426, l'abbaye fut transférée dans la paroisse voisine d'Ervauville, et prit le nom de Rozoy-le-Jeune. De nouveau ruinée pendant les guerres de religion, l'abbaye se transporta alors dans une de ses dépendances, le prieuré de Villechasson, sur la paroisse de Chevry-en-Sereine. Quelques vestiges de cette abbaye fortifiée sont encore visibles.

En 1754, à la mort de Madame de Champigny, dernière abbesse de Villechasson, l'abbaye fut transférée et réunie au couvent du même ordre à Moret, qui prit alors le nom d'abbaye royale de Moret-Villechasson. Elle fut définitivement supprimée en 1781 et les bâtiments furent vendus au début de la Révolution. La procession à la fontaine de Sainte Rose s'est longtemps maintenue le dimanche suivant le 12 février.

Depuis quelques années, une messe est célébrée sur le site le dimanche qui suit le 15 août. Les pèlerins manifestent encore pour les vertus de la source de Sainte Rose une confiance étonnante...

La Sainte Rose prend donc sa source sur la commune d'Ervauville à l'emplacement du monastère de la sainte. Elle se jette dans le Betz à Chevannes en aval du lavoir.
C'est une petite rivière assez fantasque qui disparaît totalement par endroit. A
près avoir traversé Pers-en-Gâtinais elle s'engouffre sous terre pour réapparaître quelques kilomètres plus loin, au pied de la chapelle de Notre-Dame de Pitié, sur la commune de Chevannes. Généralement tranquille, il lui arrive de sortir de son lit comme en 1980.

Actuelle rue du Vieux Pont
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